Cette question, qui admet souvent des réponses catégoriques et subjectives, ne laisse pas indifférent. Pour éviter tout manichéisme, il est donc nécessaire de contextualiser le projet d’habitat. Nous l’avons déjà abordé dans un précédent billet : il n’y a pas un habitat durable, mais des projets d’habitats durables, motivés par des volontés très différentes voire antagonistes.
Ainsi, la réponse sera adaptée au type d’habitat durable concerné. Les projets peuvent être principalement motivés par une faible empreinte écologique, par le principe de précaution pour les habitants, par la résilience ou optimisés pour le confort à moindre coût. À part dans le dernier cas, les objets électroniques et connectés seront limités voire totalement absents de ces projets. En effet, les objets connectés peuvent être considérés comme nocifs (ondes et composés chimiques), provenant d’une industrie polluante, énergivores et obsolescents.
Maintenant que nous avons pris les précautions suffisantes pour aborder sereinement les objets connectés, nous pouvons voir ce qu’ils peuvent apporter comme valeur dans un habitat durable, aussi bien dans le logement qu’à l’extérieur.
La domotique
A l’origine, la domotique avait pour objectifs de rendre le logement plus fonctionnel et confortable. Le terme est issu de la contraction des mots domus (la maison en latin) et de automatique/informatique. Ainsi, elle peut faciliter le quotidien en automatisant toute sorte de tâche et en remplaçant les actions mécaniques par des commandes tactiles ou vocales. De plus, avec ses capteurs, elle permet aussi à la maison de s’auto-réguler, notamment pour la température et la luminosité. Ces possibilités permettent aujourd’hui de facilement mettre en place des scénarios. Par exemple, les classiques volets, portes et portails à ouverture et fermeture automatiques, ou les plus actuels enchainements d’action déclenchés par un réveil ou une reconnaissance faciale.
Aujourd’hui, la tendance principale porte sur les économies d’énergie. En optimisant et en centralisant le contrôle du chauffage, de la lumière voire de l’eau, la domotique est un atout pour les habitations à énergie positive. C’est aussi un atout pour réguler les apports d’énergie solaire des conceptions bioclimatiques qui peuvent avoir une tendance à la surchauffe.
Enfin, la sécurité et la communication ne sont pas en reste. La détection d’intrus, de fumée, de mauvaise qualité de l’air ainsi que les notifications et le pilotage à distance via Internet font partie des fonctionnalités classiques de la domotique.
La permaculture connectée
La permaculture connectée, bien que relevant de l’oxymore pour certain, peut apporter des solutions, notamment dans le cas de grandes exploitations, de présences humaines à temps partiel ou d’agriculture urbaine.
Les stations météos connectées permettent de suivre au plus près les variations météorologiques de son terrain (température, vent, pluviométrie) et peuvent remonter des alertes en fonction de conditions programmées (seuil de température évidemment mais aussi des scénarios telle qu’une absence prolongée de pluie en présence de vent). Il est aussi facile de coupler ces alertes à un système d’arrosage automatisé par exemple.
Des installations plus spécifiques composées de sondes de température, d’humidité (air et sol) et de luminosité, couplées à des composants électriques et électrotechniques (électrovannes, pompes, moteurs) permettent de superviser et d’automatiser des installations requérant normalement une attention particulière. Ces solutions peuvent être adaptées à la culture sous châssis et sous serres mais aussi pour l’aquaponie.
L’utilisation des objets connectés a deux limites principales, l’emploi que vous souhaitez leur accorder dans votre projet et votre imagination. N’hésitez pas à partager avec nous votre vision de leur place dans l’habitat durable ou l’utilisation que vous en faites.